A l’échelle mondiale, l’huile de palme fait partie de notre quotidien. Présente à 80% dans l’industrie agroalimentaire, celle ci est facilement repérable. Soit sous le nom “d’huile végétale” ou “matière grasse d’origine végétale”. Mais saviez vous que le deuxième consommateur de cette huile est l’industrie cosmétique ? Le plus souvent sous des formes dérivées difficilement identifiables pour le consommateur. Lumière sur ce désastre écologique.

Le palmier qui déforeste

Le palmier à huile (Elaeis guineensis) est un arbre tropical qui pousse dans les régions au climat chaud proche de l’équateur, principalement en Indonésie et en Malaisie avec 85 % des stocks mondiaux, mais on le trouve également en Amérique latine et en Afrique de l’Ouest et Sud en développement. Cultivé depuis des millénaires pour son fruit que l’on presse simplement pour récolter la pulpe composée à 50% d’huile.

Cette huile est l’huile végétale la plus produite, consommée et vendue au monde. Elle représente ainsi 38% de la consommation globale d’huiles végétales en 2014/15 (source wwf). On la cultive pour son grand rendement et son faible coût de production.

Fruit tant convoité du palmier à huile

Sa culture : un désastre écologique

En effet, pour pouvoir répondre à la demande croissante en huile de palme les plantations de palmiers s’étendent toujours plus. Résultat ? une déforestation et une baisse de la biodiversité. D’après wwf “une plantation de palmier à huile réduit de 90% au minimum le taux de biodiversité par rapport à une forêt tropicale primaire” 

De plus, le fait d’abattre et de brûler des arbres selon la technique de la “terre brûlée”, dégage de grandes quantités de gaz à effet de serre. Selon le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat), à lui seul, ce phénomène serait responsable de 17% des émissions globales de gaz à effet de serre.

Produire de l’huile de palme sans déforester ?

D’après Greenpeace “Oui, il est possible de produire de l’huile de palme qui ne contribue pas à la déforestation : si une entreprise productrice d’huile de palme applique rigoureusement une méthodologie scientifique précise appelée High Carbon Stock (HCS) pour ses nouvelles concessions alors elle produira de l’huile de palme qui n’aura pas contribué à la déforestation. L’approche High Carbon Stock est la seule méthodologie permettant de mettre en oeuvre sur le terrain les engagements “Zéro Déforestation” pris par les industriels”.

Que signifie la certification RSPO ?

C’est l’acronyme de Roundtable on Sustanaible Palm Oil (comprenez table ronde sur l’huile de palme durable). La RSPO est une association à but non lucratif qui rassemble des parties prenantes issues de sept secteurs de l’industrie de l’huile de palme. les producteurs d’huile de palme, les sociétés agroalimentaires ou les distributeurs, les fabricants de biens de consommation, les détaillants, les banques et les investisseurs, les ONG de protection de l’environnement et de la nature, et les ONG de développement ou sociales. Son objectif est de développer et de mettre en application des normes mondiales concernant l’huile de palme durable. 

Logo de l’association RSPO

Cependant d’après Greenpeace “La certification RSPO ne garantit pas l’absence de déforestation.

Il est donc très clair que la certification RSPO n’est pas suffisante pour qualifier une huile de durable. Seule l’approche High Carbon Stock (HCS) permet de couper le lien entre déforestation tropicale et production d’huile de palme. Si les producteurs d’huile de palme mettent en œuvre de façon rigoureuse la méthodologie HCS, alors ils pourront produire de l’huile de palme qui n’aura pas contribué à la déforestation. En revanche, qu’une entreprise de plantations se repose sur la certification RSPO ne lui garantit en aucun cas l’absence de déforestation”. Enfin il faut savoir que la RSPO est la seule certification sur le marché, elle couvre peu de volume et est souvent critiquée par manque de traçabilité et de transparence. 

Huile de palme huile, huile de coco : même combat

De plus en plus d’entreprises changent leur approvisionnement en substituant l’huile de palme pour l’huile de coco, mais cela ne fait que transposer les mêmes problèmes causés par la culture d’huile de palme à savoir l’accaparement des terres, le déboisements au profit de nouvelles plantations et destruction de la biodiversité.

La dépendance au palme en cosmétique

La cosmétique est le deuxième gros consommateur (19%) à l’échelle mondiale

L’huile de palme dans les cosmétiques n’est pas aussi facilement repérable et c’est là toute la difficulté pour le consommateur de la repérer. A moins d’être calé en chimie, mais pour la plus grande partie d’entre nous il nous est impossible de repérer cette matière car tout simplement ce sont les dérivés qui sont utilisés. Donc ne cherchez pas sur la liste INCI son petit nom Elaeis guineensis car c’est sous d’autres formes et elles sont multiples. En effet l’huile de palme, du moins ses dérivés, sont à la base de fabrication de nombreuses matières cosmétiques : facteurs de consistance, solvant de parfum, émulsionnant, agent moussant…Bref hormis les actifs (en encore pas sur), une grosse majorité des matières qui constituent votre crème de jour, shampooing, dentifrice ou mascara sont issues de ces dérivés

Il est donc difficile de s’en passer en cosmétique et c’est un véritable défi pour l’élaboration des formules cosmétiques. En effet, ces matières dérivées permettent de “construire” la formule pour avoir comme nous le disons dans notre jargon une “galénique”, c’est-à-dire le squelette de la formule. Mais c’est avant tout pour une raison évidemment économique, puisque ces matières sont nettement moins chères.

Un décryptage pour un repérage 

Lecture de la liste INCI pour repérer les dérivés d’huile de palme

Pour pouvoir repérer ces matières vous devrez décrypter vos listes INCI. Voici une liste non exhaustive des matières dérivées d’huile de palme.

Le suffixe «CAPRYL» Coco-Caprylate/CaprateCaprylic capric triglycérides ou Dicaprylyl Ether.

Tout ce qui commence par LAURYL /  MYR(IST-) / STEAR / CETEAR- / PALM / DODEC- Lauryl Glucoside Sodium Lauryl Sulfate Glyceryl Distearate, Isostearyl Palmitate Myristyl Myristate, Isopropyl Myristate, Cetearyl Alcohol, Cetearyl OlivateSodium Palmate, Palmitate d’Isopropyl, Dodecanol, Octyldodecyl Myristate

Huile de palme et les labels en cosmétique

Au niveau des labels cosmétiques naturels ou biologiques, aucun ne fait état de l’utilisation d’huile de palme ou dérivé. Seul le label Nature et progrès, peu répandu en cosmétique qui est le plus exigeant sur cette question.

Quel est le positionnement d’OSOÏ ?

Défi « no palm » accepté

Nous avons tout simplement relevé le défi de formuler tous nos soins sans ces matières dérivées . Notre expertise R&D (recherche et développement) nous a permis de développer des formules alliant innovation et durabilité. Chaque matière sélectionnée entre dans un cahier des charges strict dans la préservation de nos précieuses ressources naturelle que je vous invite à découvrir dans l’article “osoï ou la cosmétique consciente” .

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